Ouais, encore du Metallica, je vous emmerde
Ce qui va suivre est bien entendu hautement subjectif
METALLICA - ... AND JUSTICE FOR ALL
Commençons par un bref récapitulatif. En 1983 sort Kill 'Em All, album mythique s'il en est, version "propre" du No Life 'Til Leather E.P. sorti l'année précédente, avec quelques modifications (The Mechanix ayant par exemple changé de paroles et de titre pour devenir la cultissime The Four Horsemen). Cet album, à côté du tout aussi édifiant Show No Mercy de Slayer, a généré toute une génération (sic) de métalleux. Le trash était né, et avec lui le métal au sens où on l'entend de nos jours.
S'en sont suivis le fantastique Ride The Lightning en 84, puis Master of Puppets en 1986, époque de tragédie pour le groupe puisque Cliff Burton, extravagant et diablement talentueux bassiste, perd la vie dans un stupide accident de car alors que le groupe se déplace en Suède. Remplacé par Jason Newsted (à mon sens ils n'ont pas perdu au change), Metallica repart de plus belle et assène en cet an de grâce 1988 un opus qui restera dans les mémoires, ... And Justice For All, dont le titre, en plus de faire suite à celui du premier album, démontre à quel point la formation a gagné en maturité.
Tout commence avec Blackened, dont l'opening est devenu en quelque sorte "l'hymne" de Metallica. Un morceau dark, somptueux requiem pour l'âme du monde, destiné à périr... Riff lourd, solo assez dément (Kirk dans ses oeuvres), et les vocalises toujours aussi hargneuses de James. Violence des instruments, violence des paroles, ryhtme syncopé, du grand Metallica.
Puis arrive le morceau éponyme, monstre de plus de 9 minutes comprenant plusieurs phrases musicales, un main riff d'une efficacité hallucinante pour accompagner des textes vindicatifs à l'encontre du système judiciaire américain et la gangrène causée en son sein par l'argent (Seeking no truth/Winning is all). Le thème évolue, monte en puissance, solo de ouf par Mr Hammet, et reprise pour le troisième couplet, précédé par une longue pause "cool" qui reprend le thème de l'intro, avant de retourner à la violence... Somptueuse mise en bouche.
Eye Of The Beholder, dont le titre est un clin d'oeil aux jeux de rôle dont les membres du groupe sont friands depuis toujours (The Thing That Should Not Be sur Master, symphonie en l'honneur de Ctuhulu), démarre en trombe avec un riff devenu culte puisqu'il introduit le tout aussi culte Justice Medley sur scène. Morceau rageur, nouveau type d'harmonie pour les 4 de San Diego, harmonie dans la lourdeur et la sombritude! Un morceau moins vif qu'à l'habitude, ce qui permet à James de travailler davantage le rythme de ses lyrics.
Puis One. Morceau connu même de ceux qui ne connaissent rien au métal, ce fut le premier tube de Metallica, et aussi leur premier vrai clip. Morceau noir, profond, dédié à la mort et à la mutilation du soldat, sombre plainte d'un homme-enfant perdu de douleur et cherchant à travers la mort une libération divine... Où quand la mort devient la seule solution. Terribles paroles lors de l'explosion du morceau (Darkness/Imprisoning me/All that I see/Absolute horror/I cannot live/I cannot die/Trapped in myself/Body my holding cell!), solo pareillement devenu classique pour les guitaristes en herbe. A noter la performance de Lars qui derrière ses futs joue tout le morceau (ou peu s'en faut) à contre temps, inventif et percutant, comme à son habitude. Deux solos, entrecoupés de phrases collectives d'une violence et d'une netteté rares, puis à nouveau le plongeon hors du chaos, à la fin la douleur fait place à la paix... Une bien belle manière d'alterner phases violentes, métalleuses si j'ose dire, et d'autres plus mélodieuses, accompagant le chant déchirant de James. Fin de la face A (oui je l'ai en cassette aussi, merci TassLehoff pour ce cadeau collector).
The Shortest Straw. Littéralement, "la courte paille". Peut-être mon morceau préféré du groupe, une belle tuerie en tous les cas! Riff diaboliquement efficace, voix colérique de James, on le sentirait presque postilloner à travers les écouteurs. Kirk s'envole une fois encore dans un solo génial, bien qu'un peu court à mon sens. Chanson sur la vaine recherche de la perfection, sur l'absolu superficialité des choses matérielles et surtout sur la cruauté de la vie, dans ce qu'elle a de prédestinée. Futilité du libre-arbitre quand le chemin est d'ores et déja tracé! Tout est déja écrit pour l'être.
Harvester of Sorrow. LE tube de l'abum, à mon sens, un des morceaux les plus connus et les plus appréciés du groupe, une terrible apologie de l'assassinat, joué quasiment à chaque fois sur scène avec Sanitarium, formant ainsi un dyptique du meurtre et de la folie. Chanson également dédiée à la colère de la jeunesse, aux troubles d'une adolescence difficile (Drink up/Shoot in/Let the beatings begin), à la noirceur d'une âme en pleine évolution. Un classique, indémodable.
The Frayed Ends of Sanity A vrai dire, c'est cette chanson qui a mtoivé la rédaction de cet article (à ce niveau-là, j'estime que c'est plus vraiment un post!). Grande messe de la folie, hymne à la paranoïa, j'adore cette chanson! A travers des paroles dérangeantes pour qui n'est pas fou (Old habits reappear/Fighting the fear of fear/Growing conspiracy/Everyone's after me/The frayed ends of sanity/Hear them calling me!), un titre explicite, et un riff simple mais illustrant parfaitement les troubles d'une caboche agitée. Le solo de Kirk en est une bonne illustration aussi, décomposé, désarticulé, tantôt rapide, tantôt calme comme un cadavre... Une grande chanson de Metallica!
To Live Is To Die est un peu particulier, et n'est pas vraiment ue chanson, mais plutôt une instru pour illustrer les quelques (rares) textes de Burton, afin de rendre un dernier hommage à un homme apprécié de ses amis et dont la mort se fait dans chaque chanson de l'album très présente. A noter que certains passages de cette track sont occasionnellement repris pedant les concerts, surtout pendant les phases de solo (cf. Live au Seatlle Coliseum en 1989) guitare/basse.
Enfin, Dyers Eve. Ah, un morceau speed, comme avant :P Où Metallica démontre qu'ils n'ont rien perdu de leur vivacité, qu'ils peuvent toujours écrire des chansons rapides, jouer à toute vitesse et hurler des paroles violentes. Ce sera d'ailleurs le dernier morceau "old school" du groupe, avant qu'ils ne passent définitvement à quelque chose de plus mélodique avec le Black Album trois ans plus tard. Dernier outrage aux lois de l'harmonie, dernière percée de frénésie dans leur musique, et virulente critique de James envers ses parents ("You've clipped my wings before I learned to fly"), critique cependant nuancée à la fin du morceau, prouvant ainsi qu'à la colère de l'adolescence a succédé la maturité, l'intelligence à la frustration, la compréhension à la rage aveugle.
Maturité que le groupe n'obtiendra qu'avec le Black Album en 91, au prix d'une certaine énergie qui à mon sens leur fait défaut depuis lors, n'en déplaisent à certains (certaines ;-) ). On peut légitimement dire qu'après ce ...And Justice For All, Metallica fut au faite, à l'apogée de son talent. Tous leurs morceaux classiques sont issus de leurs 5 premiers albums... S'en suivit une longue descente aux enfers, notamment à cause de James et de ses problèmes de bouteille, problèmes définitvement résolus à l'aube de St Anger, dernier opus en date, qui malgré le départ de Jason Newsted, marque un retour certain à la vigueur de Metallica. Indiffusable en radio, pour la première fois depuis le début des années 90, Metallica fut vraiment de retour.
Voilà, j'aime Metallica, et je voulais exprimer tout mon respect pour ce groupe culte à travers cet humble critique de ce que je considère comme leur meilleur album. Notez que le Justice Medley, titre live qui deviendra vite une référence, comporte des phrases issues de Eye Of The Beholder, And Justice For All, The Frayed Ends of Sanity et Blackened, pour un mix épatant de fluidité de plus de 8 minutes, qui permettra au groupe d'enflammer des stades (cf. Live à San Diego en 92, et surtout live à Mexico en 93).
Finito merci de m'avoir lu si vous êtes arrivés au bout de ce message!
Ce qui va suivre est bien entendu hautement subjectif
METALLICA - ... AND JUSTICE FOR ALL
Commençons par un bref récapitulatif. En 1983 sort Kill 'Em All, album mythique s'il en est, version "propre" du No Life 'Til Leather E.P. sorti l'année précédente, avec quelques modifications (The Mechanix ayant par exemple changé de paroles et de titre pour devenir la cultissime The Four Horsemen). Cet album, à côté du tout aussi édifiant Show No Mercy de Slayer, a généré toute une génération (sic) de métalleux. Le trash était né, et avec lui le métal au sens où on l'entend de nos jours.
S'en sont suivis le fantastique Ride The Lightning en 84, puis Master of Puppets en 1986, époque de tragédie pour le groupe puisque Cliff Burton, extravagant et diablement talentueux bassiste, perd la vie dans un stupide accident de car alors que le groupe se déplace en Suède. Remplacé par Jason Newsted (à mon sens ils n'ont pas perdu au change), Metallica repart de plus belle et assène en cet an de grâce 1988 un opus qui restera dans les mémoires, ... And Justice For All, dont le titre, en plus de faire suite à celui du premier album, démontre à quel point la formation a gagné en maturité.
Tout commence avec Blackened, dont l'opening est devenu en quelque sorte "l'hymne" de Metallica. Un morceau dark, somptueux requiem pour l'âme du monde, destiné à périr... Riff lourd, solo assez dément (Kirk dans ses oeuvres), et les vocalises toujours aussi hargneuses de James. Violence des instruments, violence des paroles, ryhtme syncopé, du grand Metallica.
Puis arrive le morceau éponyme, monstre de plus de 9 minutes comprenant plusieurs phrases musicales, un main riff d'une efficacité hallucinante pour accompagner des textes vindicatifs à l'encontre du système judiciaire américain et la gangrène causée en son sein par l'argent (Seeking no truth/Winning is all). Le thème évolue, monte en puissance, solo de ouf par Mr Hammet, et reprise pour le troisième couplet, précédé par une longue pause "cool" qui reprend le thème de l'intro, avant de retourner à la violence... Somptueuse mise en bouche.
Eye Of The Beholder, dont le titre est un clin d'oeil aux jeux de rôle dont les membres du groupe sont friands depuis toujours (The Thing That Should Not Be sur Master, symphonie en l'honneur de Ctuhulu), démarre en trombe avec un riff devenu culte puisqu'il introduit le tout aussi culte Justice Medley sur scène. Morceau rageur, nouveau type d'harmonie pour les 4 de San Diego, harmonie dans la lourdeur et la sombritude! Un morceau moins vif qu'à l'habitude, ce qui permet à James de travailler davantage le rythme de ses lyrics.
Puis One. Morceau connu même de ceux qui ne connaissent rien au métal, ce fut le premier tube de Metallica, et aussi leur premier vrai clip. Morceau noir, profond, dédié à la mort et à la mutilation du soldat, sombre plainte d'un homme-enfant perdu de douleur et cherchant à travers la mort une libération divine... Où quand la mort devient la seule solution. Terribles paroles lors de l'explosion du morceau (Darkness/Imprisoning me/All that I see/Absolute horror/I cannot live/I cannot die/Trapped in myself/Body my holding cell!), solo pareillement devenu classique pour les guitaristes en herbe. A noter la performance de Lars qui derrière ses futs joue tout le morceau (ou peu s'en faut) à contre temps, inventif et percutant, comme à son habitude. Deux solos, entrecoupés de phrases collectives d'une violence et d'une netteté rares, puis à nouveau le plongeon hors du chaos, à la fin la douleur fait place à la paix... Une bien belle manière d'alterner phases violentes, métalleuses si j'ose dire, et d'autres plus mélodieuses, accompagant le chant déchirant de James. Fin de la face A (oui je l'ai en cassette aussi, merci TassLehoff pour ce cadeau collector).
The Shortest Straw. Littéralement, "la courte paille". Peut-être mon morceau préféré du groupe, une belle tuerie en tous les cas! Riff diaboliquement efficace, voix colérique de James, on le sentirait presque postilloner à travers les écouteurs. Kirk s'envole une fois encore dans un solo génial, bien qu'un peu court à mon sens. Chanson sur la vaine recherche de la perfection, sur l'absolu superficialité des choses matérielles et surtout sur la cruauté de la vie, dans ce qu'elle a de prédestinée. Futilité du libre-arbitre quand le chemin est d'ores et déja tracé! Tout est déja écrit pour l'être.
Harvester of Sorrow. LE tube de l'abum, à mon sens, un des morceaux les plus connus et les plus appréciés du groupe, une terrible apologie de l'assassinat, joué quasiment à chaque fois sur scène avec Sanitarium, formant ainsi un dyptique du meurtre et de la folie. Chanson également dédiée à la colère de la jeunesse, aux troubles d'une adolescence difficile (Drink up/Shoot in/Let the beatings begin), à la noirceur d'une âme en pleine évolution. Un classique, indémodable.
The Frayed Ends of Sanity A vrai dire, c'est cette chanson qui a mtoivé la rédaction de cet article (à ce niveau-là, j'estime que c'est plus vraiment un post!). Grande messe de la folie, hymne à la paranoïa, j'adore cette chanson! A travers des paroles dérangeantes pour qui n'est pas fou (Old habits reappear/Fighting the fear of fear/Growing conspiracy/Everyone's after me/The frayed ends of sanity/Hear them calling me!), un titre explicite, et un riff simple mais illustrant parfaitement les troubles d'une caboche agitée. Le solo de Kirk en est une bonne illustration aussi, décomposé, désarticulé, tantôt rapide, tantôt calme comme un cadavre... Une grande chanson de Metallica!
To Live Is To Die est un peu particulier, et n'est pas vraiment ue chanson, mais plutôt une instru pour illustrer les quelques (rares) textes de Burton, afin de rendre un dernier hommage à un homme apprécié de ses amis et dont la mort se fait dans chaque chanson de l'album très présente. A noter que certains passages de cette track sont occasionnellement repris pedant les concerts, surtout pendant les phases de solo (cf. Live au Seatlle Coliseum en 1989) guitare/basse.
Enfin, Dyers Eve. Ah, un morceau speed, comme avant :P Où Metallica démontre qu'ils n'ont rien perdu de leur vivacité, qu'ils peuvent toujours écrire des chansons rapides, jouer à toute vitesse et hurler des paroles violentes. Ce sera d'ailleurs le dernier morceau "old school" du groupe, avant qu'ils ne passent définitvement à quelque chose de plus mélodique avec le Black Album trois ans plus tard. Dernier outrage aux lois de l'harmonie, dernière percée de frénésie dans leur musique, et virulente critique de James envers ses parents ("You've clipped my wings before I learned to fly"), critique cependant nuancée à la fin du morceau, prouvant ainsi qu'à la colère de l'adolescence a succédé la maturité, l'intelligence à la frustration, la compréhension à la rage aveugle.
Maturité que le groupe n'obtiendra qu'avec le Black Album en 91, au prix d'une certaine énergie qui à mon sens leur fait défaut depuis lors, n'en déplaisent à certains (certaines ;-) ). On peut légitimement dire qu'après ce ...And Justice For All, Metallica fut au faite, à l'apogée de son talent. Tous leurs morceaux classiques sont issus de leurs 5 premiers albums... S'en suivit une longue descente aux enfers, notamment à cause de James et de ses problèmes de bouteille, problèmes définitvement résolus à l'aube de St Anger, dernier opus en date, qui malgré le départ de Jason Newsted, marque un retour certain à la vigueur de Metallica. Indiffusable en radio, pour la première fois depuis le début des années 90, Metallica fut vraiment de retour.
Voilà, j'aime Metallica, et je voulais exprimer tout mon respect pour ce groupe culte à travers cet humble critique de ce que je considère comme leur meilleur album. Notez que le Justice Medley, titre live qui deviendra vite une référence, comporte des phrases issues de Eye Of The Beholder, And Justice For All, The Frayed Ends of Sanity et Blackened, pour un mix épatant de fluidité de plus de 8 minutes, qui permettra au groupe d'enflammer des stades (cf. Live à San Diego en 92, et surtout live à Mexico en 93).
Finito merci de m'avoir lu si vous êtes arrivés au bout de ce message!